Ras Le Scoot salue la mise en place du contrôle technique pour tous les deux-roues motorisés
Le gouvernement instaure à compter de janvier 2023 un contrôle technique pour les deux-roues motorisés. Partisan de cette mesure depuis sa naissance, Ras Le Scoot ne peut que saluer cette décision qui vient rompre avec des années d’hésitation des pouvoirs publics jusqu’alors tétanisés face au lobby motard. C’est en effet au 1er janvier 2021 qu’une directive européenne fixait la date limite au-delà de laquelle les États membres devaient avoir mis en place cette mesure de sécurité routière.
Le contrôle technique auquel sont soumises les automobiles depuis 1991 s’impose maintenant comme une évidence tant il paraît inimaginable de laisser circuler sur les routes des véhicules susceptibles de mettre en danger les autres usagers. Il est donc incompréhensible qu’il ait fallu attendre plus de trente ans pour mettre un terme au régime d’exception dont jouissaient les deux-roues motorisés, pourtant plus dangereux, plus bruyants et plus polluants que les voitures. D’autres pays européens n’ont pas connu les mêmes atermoiements : les 2RM d’Allemagne, du Royaume-Uni ou d’Italie passent un contrôle technique obligatoire depuis le début des années 2000.
Ras Le Scoot relève, non sans une certaine satisfaction, que cette nouvelle obligation vise tous les 2RM, quand la directive européenne la circonscrivait aux seuls véhicules dont la cylindrée dépassait 125 cm3. Les scooters, qui représentent un tiers du parc des deux-roues motorisés, font en effet l’objet des modifications les plus lourdes, en particulier concernant leur échappement très fréquemment trafiqué afin d’en accroître les émissions sonores. Il n’est pas une chaîne YouTube spécialisée qui ne fasse pas la promotion de ces pétarades qui importunent aussi bien les citadins que les ruraux, confrontés aux virées tonitruantes auxquelles invitent les routes dégagées des campagnes.
La liste des points de contrôle reste à établir : Ras Le Scoot appelle à la plus grande vigilance à cet égard sachant le lobbying intense dont sont capables les associations motardes. Toujours prêtes à brandir les nuisances qu’on leur reproche comme une arme, elles avancent la menace de manifestations assourdissantes. Leur céder – comme ce fut déjà le cas lors d’une réforme avortée en 2017 – reviendrait à faire fi de l’exaspération des Français qui ne sauraient se contenter d’un contrôle a minima pour remplir les obligations européennes. Compte tenu de l’accidentologie dramatiquement élevée de ce mode de transport, mais aussi des enjeux en matière de bruit et de pollution qui s’y rattachent, nous demandons que lui soient appliqués les mêmes critères de contrôle que les voitures. Une attention toute particulière doit être portée au bruit, dont les deux-roues motorisés sont la principale source en ville.
Si ce combat semble enfin remporté, Ras Le Scoot rappelle que les normes de bruit et de pollution auxquelles doivent obéir les 2RM et dont le contrôle technique améliorera le respect demeurent incroyablement laxistes en comparaison des normes automobiles. À l’heure où les constructeurs de voitures, pressés par les pouvoirs publics, annoncent les uns après les autres l’échéance de leur transition vers les moteurs électriques, il est urgent d’étendre cette réflexion aux 2RM. C’est à l’échelle européenne que s’édictent les normes et à cette échelle qu’il convient de penser les nuisances qu’un mode de transport en retard sur son temps inflige à tous les Européens.
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